Équilibrer l’agriculture et la conservation dans les Prairies canadiennes

Note de l’ICPA
L’ICPA reconnaît l’importance de favoriser et d’encadrer la prochaine génération de leaders d’opinion issus de programmes de doctorat partout au Canada, qui travaillent dans des domaines multidisciplinaires. Grâce à son programme de boursiers de doctorat, l’ICPA offre à un petit groupe innovateur de jeunes étudiants l’occasion d’appliquer leurs connaissances et leur expertise à certains des enjeux politiques les plus importants en agriculture.
La quatrième cohorte de boursiers doctoraux de l’ICPA (2024-2025) a été chargée d’axer ses recherches sur les politiques nécessaires pour répondre aux pressions exercées sur les terres et les ressources naturelles du Canada par la production agricole face au changement climatique, à la perte de biodiversité, à la croissance démographique mondiale et aux préoccupations en matière de sécurité alimentaire. Ce document est le résultat final du programme, mettant en évidence la nature interdisciplinaire de la recherche des boursiers en ce qui concerne l’atténuation des compromis entre la conservation et la production agricole intensive dans les Prairies.
Cette bourse est soutenue en partie par RBC Fondation par le biais de RBC Tech for Nature dans le cadre de l’initiative environnementale plus large de l’ICPA, les Politiques sur l’utilisation des terres, l’agrculture et la nature (PLAN).
L’ICPA et les boursiers de doctorat aimeraient souligner la contribution des quatre membres du Comité consultatif d’experts qui ont fourni de précieux commentaires lors de la préparation de ce rapport –Dr. Marie-Élise Samson, Université Laval, Dr. Tom Nudds, Université de Guelph, Peter Sykanda, Fédération de l’agriculture de l’Ontario, et Anatoliy Oginskyy, ministère de l’Agriculture et des Forêts de l’Alberta.
Points saillants
- Les paysages naturels, en particulier les prairies et les zones humides, jouent un rôle essentiel dans le maintien de la multifonctionnalité. Ils sont les principaux moteurs de la conservation de la biodiversité, de la régulation de l’eau et de la séquestration du carbone, même dans les régions agricoles gérées de manière intensive.
- Les points chauds des services écosystémiques clés représentent des zones stratégiques pour l’investissement dans la conservation. Les 35 % d’unités de paysage les plus élevées – qui représentent environ 19 % des prairies canadiennes – assurent plus de la moitié des services écosystémiques clés, tandis que les zones restantes soutiennent principalement le stockage du carbone, la rétention des nutriments et la productivité des cultures.
- L’évaluation des paysages multifonctionnels dans les prairies canadiennes peut guider des interventions plus ciblées en matière de gestion des terres. Cela peut aider les décideurs politiques et les planificateurs à donner la priorité aux zones où les services écosystémiques peuvent être protégés ou améliorés sans nuire à la productivité. Les politiques futures devraient s’appuyer sur ces connaissances pour soutenir les décisions au niveau de l’exploitation et la planification régionale, en alignant les engagements nationaux sur les actions pratiques sur le terrain.
- Les zones présentant une grande diversité d’ES sont souvent caractérisées par un mélange d’utilisations des terres naturelles et agricoles. Elles sont idéales pour aligner les objectifs de conservation et de production. Des approches incitatives telles que les zones tampons ripariennes, l’agroforesterie et l’agriculture à faible intensité peuvent améliorer la diversité des services tout en maintenant la rentabilité
- La mise en œuvre efficace des politiques dépend de la collaboration intersectorielle. Les décideurs politiques doivent impliquer les agriculteurs, les détenteurs de droits autochtones, les chercheurs et les communautés afin de développer conjointement des solutions pratiques et spécifiques à la région qui favorisent une gestion partagée et des résultats durables.