Réviser, restreindre, réinitialiser : L’avenir de la programmation agricole

Les dépenses publiques consacrées à l’agriculture ne se limitent pas à des chiffres, elles ont un impact. Les montants que nous dépensons, l’endroit où nous les dépensons et la manière dont nous les dépensons sont autant d’éléments qui façonnent l’agriculture canadienne. Souvent, le débat public appelle à une augmentation des dépenses sans vraiment examiner l’efficacité des programmes actuels ni se demander si certaines dépenses existantes ne devraient pas être remaniées, réduites, voire supprimées.
Tous les 15 ans environ, on assiste à un grand mouvement de refonte de l’administration, généralement motivé par les pressions économiques ou la volonté politique de réduire les dépenses. Le dernier grand effort remonte à 2012. Aujourd’hui, quel que soit le paysage politique, il est temps de procéder à un approfondi examen du portefeuille de l’agriculture canadienne
Les enjeux sont considérables. L’agriculture canadienne est confrontée à des défis sans précédent, qu’il s’agisse des menaces tarifaires, du changement climatique ou d’autres facteurs. Dans le même temps, le gouvernement est confronté à de graves pressions budgétaires à un moment où il est appelé à dépenser davantage. Il est nécessaire d’examiner de plus près l’efficacité et les résultats des dépenses publiques. Cependant, des coupes budgétaires aveugles sans tenir compte des conséquences pour les exploitations agricoles et la sécurité alimentaire sont tout aussi problématiques.
En ces temps incertains, marqués par de nouveaux droits de douane et des défis mondiaux, il est plus important que jamais de revoir la manière dont le Canada soutient son secteur agricole. Il ne s’agit pas d’une question de coûts, mais de faire en sorte que le système fonctionne mieux pour tout le monde. Cette révision devrait être une priorité absolue, et non une chose à remettre à plus tard.
Ce rapport offre une nouvelle perspective sur la politique et les dépenses agricoles. Il vise à jeter un regard sérieux sur les événements passés, les scénarios futurs potentiels et leurs implications pour les agriculteurs canadiens et le système alimentaire. L’analyse s’attache à tirer les leçons du passé et à recommander une voie à suivre pour revoir, restreindre et réinitialiser les dépenses d’AAC.
Points saillants
- Nécessité d’un examen complet des dépenses : La situation budgétaire au Canada exige une révision ambitieuse et complète des dépenses afin de tenir compte des contraintes budgétaires, de la nécessité de nouveaux investissements et de l’équité générationnelle à long terme.
- Se concentrer sur l’efficacité, pas sur les réductions : Le réexamen devrait être guidé par une série de tests rigoureux évaluant la nécessité et l’efficacité de l’intervention du gouvernement, plutôt que par des objectifs arbitraires de réduction des dépenses.
- Il est essentiel d’agir rapidement : Le prochain gouvernement devrait définir les priorités, procéder à l’examen et publier les résultats dans un délai de 180 jours, suivi de mises à jour régulières sur la mise en œuvre.
- Toutes les dépenses sous surveillance : Aucun domaine ne devrait être exclu, y compris les accords fédéraux-provinciaux et les programmes politiquement sensibles, afin de garantir une évaluation réellement complète.
- Réinitialiser et réinvestir : S’il est nécessaire de réduire les dépenses, il est également possible de réinitialiser les programmes fédéraux et de réinvestir dans les domaines émergents et prioritaires.