Marges des producteurs dans un contexte de dépenses et de prix élevés pour les cultures

Note de l’ICPA
L’inflation provoquée par la pandémie et les pénuries d’approvisionnement ont entraîné une augmentation des coûts des intrants pour l’agriculture canadienne, une tendance à la hausse qui a commencé avant 2022. Cependant, les prix ont augmenté encore plus en 2022, principalement en raison de l’invasion de l’Ukraine et des coûts de l’énergie qui ont atteint des sommets. Ces augmentations spectaculaires des coûts des intrants, principalement des engrais, des semence set du carburant, ont ajouté une pression à la hausse supplémentaire pour les agriculteurs canadiens, en ayant une incidence directe sur leurs marges. S’il est vrai que, l’automne dernier, beaucoup d’agriculteurs avaient prévu leurs besoins en engrais et avaient fixé un prix avec un fournisseur pour le printemps suivant, beaucoup d’autres croyaient, à l’époque, que les prix n’augmenteraient pas et ne se sont pas découragés pour obtenir un meilleur prix. Par ailleurs, les prix des cultures ont considérablement augmenté en 2022 et devraient demeurer élevés après l’année en cours.
Dans un contexte où les dépenses et les prix des cultures sont élevés, il est important de comprendre l’effet net sur les marges sur coûts variables des exploitations agricoles et, par conséquent, de savoir si les agriculteurs se retrouveront dans une situation pire que celle à laquelle ils s’attendaient lorsque les décisions relatives aux cultures ont été prises. Cette recherche entreprise par l’ICPA ajoute de la valeur à cette discussion d’une grande importance pour les agriculteurs, les décideurs, et d’autres en fournissant une analyse empirique de haut niveau de la situation en Alberta et en Ontario et en formulant des recommandations d’un point de vue stratégique.
Points saillants
- Les dépenses et les revenus des agriculteurs de l’Alberta ont été jusqu’à 20% et 47% plus élevés que prévu, respectivement. Il en découle une augmentation positive des marges sur coûts variables par rapport aux prévisions initiales.
- En Ontario, les dépenses ont augmenté dans une proportion allant jusqu’à 24% et les revenus ont augmenté dans une proportion allant jusqu’à 30%. Une fois de plus, les marges sont supérieures aux prévisions initiales dans les budgets de cultures.
- Bien que la hausse des prix des cultures ait compensé l’augmentation des dépenses, les agriculteurs ont été exposés à un scénario où l’incertitude et la volatilité des marchés les exposaient à la possibilité d’une perte de revenus importante et d’une baisse correspondante des marges.
- Le contexte stratégique, y compris le cadre et les outils de gestion des risques, devrait refléter cette nouvelle réalité et s’y adapter lorsque les agriculteurs sont confrontés à une augmentation des coûts et à des risques croissants, qui peuvent être compensés par une hausse des prix des cultures, mais qui ne le sont pas forcément.