Adapter les programmes de conservation aux réalités agricoles canadiennes
Note de l’ICPA
Les agriculteurs canadiens gèrent plus de 62 millions d’hectares de terres. Leurs décisions n’ont une incidence que sur l’approvisionnement alimentaire, mais aussi sur la santé des sols, la qualité de l’eau et la biodiversité. À mesure que les pressions sur l’agriculture s’intensifient, le défi consistant à soutenir à la fois la productivité et la conservation devient de plus en plus urgent.
Les programmes de paiements pour la conservation sont l’un des principaux outils utilisés par les gouvernements, les organismes philanthropiques et le secteur privé pour relever ce défi. En principe, ils permettent de partager les coûts des pratiques qui apportent des avantages environnementaux à la population. En pratique, leur efficacité dépend de leur capacité à refléter la réalité des exploitations agricoles et de la perception qu’en ont les agriculteurs en termes d’accessibilité et de crédibilité.
Le présent rapport s’appuie sur une enquête nationale menée auprès des agriculteurs afin d’étudier comment ces programmes sont éprouvés sur le terrain. L’objectif est d’encourager une discussion constructive sur la manière dont les paiements pour la conservation peuvent être améliorés et renforcés en tant qu’outil efficace tant pour les agriculteurs que pour l’environnement.
Ce rapport s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large de l’ICPA visant à explorer comment la conservation et l’agriculture peuvent progresser ensemble, en reconnaissant leur rôle commun dans la préservation des systèmes fonciers et alimentaires du Canada. D’autres travaux s’appuieront sur ces conclusions pour favoriser un dialogue éclairé et des solutions politiques pratiques.
Points saillants
- La connaissance et la participation aux programmes de conservation restent faibles. Seuls 7 % des agriculteurs connaissent très bien les programmes disponibles, et seulement un tiers y ont participé, ce qui souligne la nécessité d’améliorer la sensibilisation et l’engagement.
- Les paiements gouvernementaux pour la conservation n’influencent pas les décisions agricoles. Les coûts des intrants et les prix des produits de base sont les principaux facteurs qui influencent l’utilisation des terres, tandis que les paiements gouvernementaux pour la conservation sont rarement un facteur déterminant.
- Les obstacles à la participation sont clairs et cohérents. La complexité du processus des demandes, l’insuffisance des paiements et la rigidité des exigences sont les raisons les plus courantes pour lesquelles les agriculteurs ne participent pas aux programmes existants.
- La diversité agricole du Canada nécessite des solutions sur mesure. Les différences régionales et entre exploitations agricoles en matière de priorités, de défis et de préférences montrent qu’une approche unique n’est pas efficace.
- Les agriculteurs veulent des programmes qui relient les objectifs économiques et environnementaux. Ils sont favorables à des programmes plus simples, plus souples et adaptés à leur région, qui les aident à améliorer à la fois leur rentabilité et leur gestion.