De l’éducation à l’action: Un examen des outils d’estimation des émissions de gaz à effet de serre dans la poursuite d’une agriculture carboneutre
Le présent rapport examine l’utilisation et l’efficacité des outils d’estimation des émissions de gaz à effet de serre (GES) à la ferme au moment où le secteur canadien de l’agriculture vise à devenir carboneutre d’ici 2050. Il examine certains outils nationaux et internationaux d’estimation des émissions de GES et évalue leur pertinence et leur utilité dans le contexte agricole canadien.
Le rapport souligne le grand rôle que ces outils pourraient jouer dans la collecte de données exactes sur les émissions à la ferme, un rôle qui constitue un important facteur d’influence des politiques et des pratiques en matière de réduction des émissions de carbone. Il traite également des entraves à l’adoption généralisée des outils d’estimation des émissions de GES, comme leur complexité et leur manque de spécificité régionale, et des obstacles qui empêchent l’accès aux technologies nécessaires. Il présente des possibilités de mettre en œuvre des politiques publiques qui encouragent l’adoption d’outils au moyen de mesures incitatives, d’un soutien accru, et de communications plus claires.
De plus, le rapport renferme des recommandations visant à accroître l’efficacité de ces outils en vue de l’accélération des efforts de décarbonisation, par exemple : adapter les outils aux exigences du marché et de la réglementation, simplifier l’utilisation des outils, accroître la participation des agriculteurs, améliorer l’exactitude des données recueillies à la ferme et veiller à ce que les outils soient intégrés dans des systèmes de gestion agricole à plus grande échelle. Le présent rapport cherche à combler les écarts entre les pratiques actuelles et le potentiel d’amélioration de la performance environnementale du secteur canadien de l’agriculture, et soutient une démarche stratégique permettant d’atteindre les objectifs nationaux en matière de carboneutralité.
Points saillants
- Il est essentiel de concevoir des outils d’estimation des émissions de GES qui sont adaptés à l’usage que l’on veut en faire et qui répondent précisément aux divers besoins des exploitations agricoles de partout au Canada. Afin d’en accroître l’utilité pour les agriculteurs canadiens, il faut veiller à ce que ces outils soient exacts sur le plan scientifique, pertinents du point de vue pratique, et conviviaux pour les besoins d’orientation, d’information et de conformité.
- Une importante lacune touche l’exactitude des données et le secteur a urgemment besoin de disposer d’outils qui reflètent la diversité régionale de l’agriculture canadienne. L’élaboration d’outils qui tiennent compte de la spécificité régionale permettra d’accroître la précision du suivi des émissions et de soutenir des stratégies de gestion locales.
- L’absence d’incitatifs économiques évidents constitue un obstacle majeur à l’adoption d’outils d’estimation des émissions de GES. Le fait d’associer ces outils à des avantages financiers pourrait accroître considérablement leur attrait et leur adoption auprès des agriculteurs.
- Il faut mieux intégrer les outils d’estimation des émissions de GES aux systèmes de gestion agricole existants. Cette intégration peut réduire le fardeau opérationnel imposé aux agriculteurs et accroître l’utilité concrète des données sur les émissions dans les pratiques agricoles au quotidien.
- Il est essentiel d’améliorer la collaboration entre les secteurs public et privé dans le but de normaliser les méthodes de mesure des émissions de GES. Une telle collaboration garantirait que les produits agricoles canadiens demeurent concurrentiels à l’échelle internationale, d’autant plus que la durabilité environnementale devient un facteur de plus en plus important sur les marchés mondiaux.