COMMUNIQUÉ (Ottawa et Chicago, le 16 août 2019)

Pour diffusion immédiate

L’ICPA du Canada et la Farm Foundation ont tenu un « Dialogue sur le commerce et la durabilité du secteur agricole et agroalimentaire de l’Amérique du Nord » à Chicago (Illinois), le 31 juillet 2019.

Le Dialogue conjoint de la Farm Foundation et de l’Institut canadien des politiques agroalimentires (ICPA) sur le commerce et la durabilité a relevé la question des enjeux en développant une plus grande compréhension sur comment le commerce et la durabilité sont interconnectés. Cet évènement a réuni des experts de disciplines diverses tels que du milieu académique, corporatif, politique et cultivateur des secteurs agroalimentaires aux États-Unis et au Canada.

Les conférenciers ont mené trois secteurs de discussion précis : l’état actuel de la durabilité mondiale et du commerce agricole, les implications des perturbations dans les flux d’échanges agricoles et l’avenir du commerce agricole et de la durabilité. Le dialogue était vaste, reflétant la complexité des enjeux de la durabilité et du commerce ainsi que la nature des inquiétudes mondiales.

Principaux points à retenir

• Le libre-échange favorise généralement la localisation de la production là où l’utilisation des ressources est la plus efficace et la plus durable.
• Les défaillances du marché attribuables à des externalités dont le prix n’est pas fixé, à l’intervention du gouvernement et à l’absence d’institutions clés pour assurer un bon régime foncier et les droits à la propriété donnent lieu en réalité à un marché ayant une incidence ambiguë sur l’environnement et l’utilisation des terres.
• Certains pays semblent revenir à un monde de subventions, de protectionnisme, de tarifs douaniers et de déréglementation environnementale ayant des répercussions sur la durabilité, notamment une utilisation moins efficace des ressources et la dégradation de l’environnement.
• Les règles commerciales mondiales qu’applique l’OMC depuis les années 90 ont réussi à accroître l’accès aux marchés et la croissance économique mondiale. Cependant, l’OMC vient tout juste d’aborder la question de la protection de l’environnement avec ses programmes de la Boîte verte et le Comité du commerce et de l’environnement.
• Les récents accords commerciaux, comme l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) et l’Accord Canada-États-Unis-Mexique-(ACEUM), ont reconnu que la durabilité ne pouvait se réaliser sans des solutions locales.
• Depuis trente ans, le système agroalimentaire nord-américain a réussi à réduire les entrées de système et les externalités négatives. Mais cela n’a pas été suffisant pour empêcher la dégradation de l’environnement.
• D’autres organismes internationaux s’attaquent aux préoccupations environnementales, comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), tandis que la capacité analytique et les mécanismes d’évaluation des courants commerciaux et des répercussions sur l’environnement sont renforcés.
• Bien que les agriculteurs et les éleveurs soient ceux qui ont le contrôle le plus direct sur les ressources naturelles à l’échelle locale, il faut admettre que les producteurs auront besoin d’incitatifs, ainsi que des connaissances, des outils et des technologies nécessaires pour mettre en œuvre des pratiques de production plus durables.
• Les récentes perturbations du commerce, l’incertitude accrue, les nouveaux acteurs mondiaux, les changements climatiques et l’évolution de la demande mondiale ont une incidence sur les perspectives de durabilité future.
• Par conséquent, avant d’envisager des solutions d’envergure mondiale, le Canada et les États-Unis devraient commencer au niveau régional et élaborer de nouvelles stratégies et politiques industrielles et gouvernementales fondées sur une expertise multidisciplinaire afin de renforcer la capacité et la résilience du secteur face aux événements imprévus découlant des perturbations du commerce et des changements climatiques.
• Mais pour ce faire, il faudra des modèles multidisciplinaires plus dynamiques et de nouvelles mesures et analyses de données qui reflètent fidèlement les liens entre le commerce et la durabilité, ainsi que les principaux facteurs déterminants dans ce nouveau contexte commercial mondial.
• Les participants au Dialogue ont convenu que la durabilité constitue : i) un problème mondial qu’il serait préférable de régler au moyen de solutions de nature régionale ou locale fondées sur la science et exploitant les forces de la libéralisation du commerce et de l’investissement dans la mesure du possible; ii) un problème complexe qui exige une attention immédiate, mais qui nécessitera davantage d’efforts pour trouver des solutions.

Document d’information et autres faits saillants du Dialogue

• L’ICPA et la Farm Foundation étaient heureux de constater l’urgence accordée au sujet et la qualité du dialogue.
• L’évènement a rassemblé un groupe diversifié d’universitaires, de représentants du secteur privé et de spécialistes d’ONG afin d’examiner les liens entre le commerce et la durabilité et déterminer la meilleure façon de contrer les problèmes futurs qui y sont associés.
• Les participants ont débattu du défi de trouver une définition ou une interprétation commune de ce que signifie « durabilité » dans le contexte du système agroalimentaire. Il leur a fallu axer leurs débats sur la prospérité financière, la viabilité rurale et la santé et ne pas s’arrêter à la protection de l’environnement.
• Par ailleurs, après les sommets atteints ces dernières années, le cycle des produits agricoles amorcera probablement une période marquée par la faiblesse des prix, ce qui crée des défis pour les producteurs nord-américains et la durabilité.
• Les perturbations commerciales entraînent des coûts économiques énormes, et les changements dans les modèles commerciaux traditionnels menacent la durabilité future. Le commerce mondial est essentiel à la sécurité alimentaire mondiale et l’Amérique du Nord a un rôle crucial à jouer dans ce contexte.
• Les membres de l’industrie travaillent ensemble pour favoriser l’adoption de pratiques de production durable et l’offre de produits durables grâce à la collaboration entre les chaînes de valeur.
• Étant donné que certains consommateurs fortunés sont prêts à payer pour des produits plus durables, le secteur privé a entrepris d’élaborer des normes facultatives—qui exigent la séparation et l’homologation des produits—sans l’aide ou la surveillance du gouvernement. Toutefois, la séparation des produits en vrac ajoute aux coûts des producteurs. Sans soutien de l’État ou augmentation des prix du marché, les agriculteurs n’ont pas d’incitatifs pour prendre de telles mesures.
• L’un des rôles importants du gouvernement est de faciliter l’ouverture des marchés et du commerce, d’investir dans la recherche publique et le développement et de motiver les intervenants de l’industrie à fournir des biens et services environnementaux.
• Les programmes de financement des agriculteurs qui sont axés sur le rendement environnemental et la production de biens et services environnementaux ont connu un certain succès par le passé et pourraient fournir aux agriculteurs l’occasion d’exploiter une nouvelle source de revenus.
• Toutefois, étant donné l’hétérogénéité des écosystèmes des sols et des pratiques agricoles locales, il devient très difficile de cibler les différences géospatiales et le comportement individuel des agriculteurs pour obtenir des résultats environnementaux positifs.

Suggestions pour les prochaines étapes de l’ICPA et de la Farm Foundation

• Pour mieux comprendre le lien complexe qui existe entre le commerce et la durabilité et prendre les mesures nécessaires pour y faire face, il faudra effectuer une analyse approfondie portant autant sur la situation au niveau micro que sur un modèle mondial. À cette fin, la modélisation et la recherche participatives et collaboratives pourraient être utiles.
• L’ICPA et la Farm Foundation ont cette rare capacité et ce pouvoir de rassembler le bon groupe de spécialistes ayant les connaissances, les compétences et les perspectives nécessaires pour élaborer une analyse fondée sur des données probantes, qui peut servir à façonner les stratégies, les politiques et les pratiques d’affaires qu’il faut pour soulever des questions n’ayant pas été abordées précédemment et pour trouver des solutions aux graves problèmes associés au commerce et à la durabilité.

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À propos de l’Institut canadien des politiques agroalimentaires

Catalyseur indépendant et impartial en matière de politiques, l’ICPA présente des perspectives équilibrées et documentées sur les enjeux émergents. L’ICPA offre un lieu neutre pour dialoguer et générer des points de vue parmi les chefs de file du système alimentaire. Pour en savoir plus, consultez le site www.capi-icpa.ca et suivez-nous sur Twitter @CdnAgriFood et sur Facebook @CdnAgriFood.

À propos de la Farm Foundation

La Farm Foundation est un institut sur les politiques agroalimentaires cultivant la collaboration dynamique non partisane pour répondre aux besoins de la société pour la nourriture, les fibres et l’énergie. Depuis 1933, l’institut a établi des liens entre les leaders du secteur agricole, des entreprises, du milieu académique, des organisations et des gouvernements par le biais de débats proactifs et rigoureux et d’analyse sur les questions objectives.

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Présentations pour la session “Setting the Stage: Global Sustainability and Agriculture Trade” (en anglais seulement)

• Télécharger la présentation de Tom Hertel, Purdue University
• Télécharger la présentation de Ted Bilyea, ICPA, et Richard Gray, Université de la Saskatchewan

 

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